J’vous ai raconté, les zamis, le début de notre périple en Suède…
Ménan, accrochez-vous, car j’dois vous raconter le pire du pire ! Que si je m’étais attendu à ça, j’aurais été me cacher dans Minusland !
Le lendemain de notre nuit dans la ptite maison en bois, on s’est réveillés dès potiron-minette de nouvô ! Déjà ça, ça sentait le roussi !
Pis j’ai vu que mes parents étaient en grands préparatifs… Mwa j’essayais de continuer à dormir tout en faisant semblant d’être réveillé, ce qui est tout un art, croyez-mwa ! Autour de mwa, ça s’agitait : et qu’on remplit des sacs à dos, et qu’on checke ceci, et que ceci, et que cela…
J’vous le dis : j’étais déjà fatigué avant même de savoir ça allait être kwa la dernière lubie de mes parents !
On a pris le machin qui roule et on a été dans un endroit bizarre… J’avais rien vu comme ça de ma vie… Y’avait des ceux qui ont spliké plein de choses à mes parents… Ça a blablaté fort fort longtemps, alors j’en ai profité pour piquer un ptit roupillon… Y’a jamais de sieste perdue, saurez !
Après, on a été dans un méga machin qui roule, avec des ceux que je connais pas et qui parlent pas comme mes parents, ils parlent une drôle de langue, je trouve… On a roulé quelques temps, puis on est arrivés à un endroit où y’avait rien ! Mais rien de rien ! Jore je pensais que y’aurait kor une petite maison ou kwa… Mais non ! Donc je réfléchissais beaucoup pour trouver skon faisait là, au milieu de nul part… Pas loin, y’avait l’eau qui mouille et je sais pas pourkwa, j’ai eu un mové pressentiment…
J’ai fait semblant de rien et je suis allé renifler partout avec mes frères… Pendant ce temps, mes parents recevaient kor des splikations à n’en pu finir tsé !
Pis soudain, je l’ai vu…
Oui, j’en frémis kor d’y repenser, mais je dois bien le dire : j’ai compris que ce que j’avais devant mwa, c’était un machin qui flotte ! Ouiiii ! Ça voulait dire qu’on allait aller dedans et aller sur l’eau qui mouille ! L’horreur absolue, je suis bien d’accord les zamis !
J’vous jure qu’à ce moment, j’aurais tout donné pour être enroulé dans mon plaid devant ma tivi qui chauffe, mais rien n’y a fait ! Mes parents étaient décidés et le pire, c’est qu’ils avaient l’air tout contents les bougres !
Tant bien que mal, on a réussi à charger notre rafiô… Paske oui les zamis, on allait pas seulement faire du machin qui flotte, vous saurez !
On allait partir, tuseuls, en machin qui flotte, et dormir deyors ! Nan mais vous vous rendez compte de l’idée ? Alors que y’a des lits si confortables ! Mes parents sont fous, c’est définitif !
L’idée, c’était de devoir se débrouiller tuseuls pendant plusieurs jours, avec touskifô sur son rafiô !
Pendant trois jours, toute la journée, mes parents ont fait avancer notre machin qui flotte avec des trucs qui vont dans l’eau qui mouille ! Mwa, à un moment, j’ai pris mon pli : je me suis blotti comme je pouvais, et j’ai attendu que ce cauchemar finisse… Titi, pareil…
Le binaize de l’histoire, c’était évidemment mon grand frère ! Il arrêtait pas de gesticuler d’un côté à l’autre, pour s’en mettre plein les zoeils, puis il allait nager, comme un ptit poisson qu’il est…
Le voir aussi heureux, j’vais pas dire que ça m’a pas fait de la pépite de joie dans le coeur !
Quand mes parents avaient fini de faire avancer le rafiô, on pouvait enfin aller sur la terre ferme, pis promener et regarder touskil y avait ! Mon grand frère était aussi content que sur le batô ! Pis Titi et mwa, on était binaizes aussi de pouvoir aller partout comme on voulait ! D’habitude, ce que les toutous peuvent faire, c’est pas beaucoup et on doit toujours être en laisse alors pensez bien qu’on était heureux !
Pendant qu’on chipotait, mes parents mettaient la tente : c’est comme une maison, mais qu’on sait plier, pis c’est pas grand, c’est humide et ça pue ! J’vais vous le dire franchement : on a eu aucun confort pendant cette aventure ! On devait prendre le strik minimum, alors on avait pas un lit confortable hein ! Oh vous inquiétez pas ! Môman avait prévu pour qu’on soit bien évidemment, mais c’était pas le confort du Chatô, ça c’est sûr !
C’était pas mal nez prouvant pour mes parents cette histoire : beaucoup de fatigue de la journée, pis pas bien dormir la nuit et mal récupérer… Mais j’vais vous dire : navéka pas aller inventer ça aussi ! On a pas idée !
Pis aussi, comme il a fait fort chô cet été, y’avait pas autant d’eau qui mouille que d’habitude, alors souvent, notre rafiô touchait par terre et on devait le trainer…
Mes parents ont dû puiser beaucoup de courage et de motivation pour parvenir à la fin de leur aventure, mais ils ont réussi ! On y est arrivés !
On a vécu ce défi en famille, à 5 et ménan, j’peux bien vous l’avouer : je suis fier de nous !
1 comment for “Tu parles de vacances !”